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J'ai écrit ce poème en réfléchissant à cette idée fascinante et terrifiante que chaque humain porte en lui une part d'ombre. C'est comme la partie immergée d'un iceberg, invisible mais immense, une masse de secrets, de peurs et de douleurs dissimulées sous la surface de nos existences bien ordonnées. Peu importe qui nous sommes ou ce que nous avons accompli, cette facette invisible existe en chacun de nous. Et pourtant, dans notre société obsédée par l'apparence de la réussite, il persiste cette croyance pernicieuse selon laquelle, une fois que nous avons atteint les sommets de la gloire, il nous est interdit de nous plaindre ou de montrer notre vulnérabilité.
À travers mon amour pour ce tennisman, j'ai perçu en lui cette rivalité intérieure, cette lutte silencieuse contre une pudeur imposée par ceux qui refusaient de le voir autrement qu'en champion. Il portait sa douleur comme un secret honteux, cachant ses faiblesses parce que le monde lui interdisait le droit à la tristesse. Combien d'artistes, combien de célébrités comme Dalida, souffrent ainsi en silence? Leur dépression, leurs angoisses, tout est balayé sous le tapis de leur succès flamboyant. On leur dit sans cesse : "Tu as tout ce dont on peut rêver, tu n'as pas le droit de pleurer." Et ainsi, ils sont enfermés dans une cage dorée, leur douleur ignorée, leur humanité niée, contraints à jouer éternellement le rôle de ceux qui n'ont jamais besoin de consolation.
Extrait - les rêves te feront pleurer de Sarra SALHI
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